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Der Geiger von Echternach
Compositrice: Lou Koster
Direction: Pierre Cao
Interprètes: Anja Van Engeland - sopran; Jeff Martin - tenor; Ekkehard Abele - baryton; Orchestre Philharmonique du Luxembourg;
Choeur National du Luxembourg; Nikolaus Welter - paroles
Producteur: CNA
Editeur: CNA
Pays: L
uxembourg
Année: 2009
Durée : 64 min.
Une composition de Lou Koster sur des paroles de Nikolaus Welter
Première création: 1972
Enregistrement en direct à l'occasion d'une nouvelle création le 17 septembre 2009 au Conservatoire de Luxembourg sous la direction de Pierre Cao
Le joueur de vièle d’Echternach est l’histoire de Guy-le-Long, joueur passionné de vièle qui revient dans son village natal après une longue absence en Terre-Sainte. Il est faussement accusé du meurtre de sa femme par les membres cupides de sa famille qui se sont depuis long- temps partagé ses biens. Le jour de sa pendaison publique, l’innocent Guy-le-Long demande la permission de jouer une dernière fois de son instrument et son jeu magique envoûte ses accusateurs et les badauds qui entourent la potence, au point qu’ils ne réussissent plus à s’arrêter de danser tandis que Guy-le-Long quitte tranquillement les lieux.
Informations complémentaires
La compositrice: Lou Koster, (1889 -1973)
Lou Koster naît le 7 mai 1889 à Luxembourg-Ville, comme deuxième des cinq enfants que comptera la famille Koster-Hoebich. Depuis plusieurs générations, la musique joue un rôle important dans sa famille maternelle et son grand-père, Franz Ferdinand Bernhard Hoebich (1813-1900), originaire de Silésie, occupe le poste de Directeur de la musique militaire grand-ducale jusqu’en 1878. Devenu veuf en 1882, il emménage alors chez sa fille Emma et se consacre à l’éducation musicale de ses petits-enfants. C’est donc auprès de son grand- père maternel que Lou Koster découvre les
bases de la théorie musicale, puis apprend petit à petit à maîtriser le violon et le piano. Elle devient ainsi l’une des rares fillettes luxembourgeoises à avoir accès à une éducation musicale: le « Conservatoire de Musique de la Ville de Luxembourg » n’existe pas encore à cette époque et « l’Ecole de Musique Municipale » mixte, fondée par Henri-Joseph Cornély (1786-1866) en 1823, a définitivement fermé ses portes quelques années auparavant, en 1882. A la mort du grand-père, sa fille Emma Hoebich, elle-même pianiste de formation, entreprend de s’occuper de l’éducation musicale de
ses enfants. Lou Koster est sur le point de fêter ses 18 ans lorsque le Conservatoire de Musique de la Ville de Luxembourg ouvre enfin officiellement ses portes, le 1er mai 1906. Elle y suit non seulement des cours de violon, de piano et de solfège mais, ce qui sera très important par la suite, elle entre aussi dans la classe d‘harmonie de Fernand Mertens. Contrairement à sa soeur aînée, Laure, qui poursuit ses études de violoncelle au Conservatoire royal de Musique à Bruxelles grâce à une bourse d’études, Lou Koster ne dispose pas des moyens financiers nécessaires pour partir étudier à l’étranger. Il est hors de doute qu’un séjour dans un grand centre musical lui aurait été bénéfique et
qu’elle y serait entrée en contact direct avec les nouvelles tendances musicales de son époque, d’autant plus que les musiciens et compositeurs luxembourgeois dans leur ensemble avaient résol- ument choisi de garder leurs distances par rapport à ces mouvements inno- vateurs. Dans la famille Koster, l’éducation des filles n’est pas considérée comme un simple passe-temps: les trois jeunes femmes de la famille apprennent très tôt à gagner leur vie grâce à leurs dons musicaux. C’est ainsi qu‘à partir de l’année scolaire 1908/09, Lou Koster devient ‘élève-monitrice’ et donne des cours de piano et de violon au Conservatoire de Musique de la Ville de Luxembourg. Ce genre de travail n’est pas particulièrement bien rémunéré, même si les moniteurs sont en principe censés obtenir un poste d‘enseignant après un maximum de quatre ans. Mais ce n’est qu’en 1922, après treize ans d’activité en tant que monitrice, que Lou Koster obtient enfin un poste fixe dans cette institution. Elle y enseignera le piano jusqu’en 1954. En marge de ses activités pédagogiques, Lou Koster se produit également comme pianiste et violoniste aux côtés de ses sœurs Lina et Laure, avant, pendant et après la Première Guerre mondiale. Les trois jeunes femmes accompagnent musicalement de nombreux films muets qui sont projetés dans les différentes salles de cinéma de la ville. Il n‘est malheureusement pas possible de définir avec précision l’âge auquel Lou Koster se met à composer. D’après ses propres dires, elle s‘est sentie attirée par cet art très jeune, alors qu’elle était encore enfant. Ses premiers essais sont des mélodies: un choix de poèmes qu’elle met en musique. Puis, à l’âge de trente-deux ans, elle compose une opérette en un acte: 'An der Schwemm', sur un livret de Batty Weber.
La création de l’oeuvre a lieu en 1922 et les critiques parues dans la presse luxembourgeoise de l’époque attestent un accueil enthousiaste. Le succès est tel que le chanteur August Donnen enregistre peu après un extrait de cette opérette pour la compagnie de disques allemande Homokord. Dans les années vingt, le 'Swimming Club Luxembourg' encourage
une animation musicale exemplaire lors de ses fêtes sportives et des concours de natation. Voici encore une occasion pour Lou Koster, nageuse enthousiaste elle-même, de faire valoir publiquement ses talents d’interprète et de compo- sitrice. Installée au-dessus des cabines de douches avec son ensemble de musiciens, elle y dirige l’orchestre pendant les nombreuses pauses qui séparent les différentes épreuves de natation, afin de divertir les spectateurs. En tant que compositrice luxembourgeoise, Lou Koster est l’une des pionnières au même titre que Helen Buchholtz (1877-1953).
Mais les jeunes compositrices éprouvent plus de difficultés à s‘imposer que la plupart de leurs consoeurs à l’étranger et souffrent pendant de nombreuses années des préjugés qu’ont nombre de leurs contemporains à l’égard des femmes qui s’adonnent à la composition. Bien que certaines oeuvres de Lou Koster soient interprétées en public de son vivant, il ne s’agit là que d’un échantillon extrêmement réduit, par rapport aux dimensions de son catalogue et une grande partie de
ses partitions devront attendre de longues années au fond d’un tiroir. Ce n’est que vers la fin des années cinquante que la compositrice se décide à promouvoir activement ses propres œuvres et, se défaisant de son attitude timide et réservée, se lance à la conquête du grand public. Lou Koster a déjà fêté ses soixante-dix ans lorsqu’elle participe à une soirée littéraire et musicale organisée par la Ville de Luxembourg au Grand Théâtre, le 22 novembre 1959. La soirée s’articule autour d’un noyau central, des mélodies de Lou Koster. L’accueil chaleureux et vivant qu’elle reçoit, non seulement de la part du public venu nombreux, mais encore de la part de la presse locale, encourage la compo- sitrice à fonder un ensemble vocal. Onst Lidd' est né, regroupant de jeunes chanteurs que la compositrice accompagne elle-même au piano. Les concerts de 'Onst Lidd' mettent régulièrement les mélodies de Lou Koster au programme et le public peut ainsi les applaudir à maintes reprises au Luxembourg. Mais la compositrice connaît son plus grand succès à l’âge de quatre-vingt- trois ans, avec la création de sa ballade 'Der Geiger von Echternach', pour solistes, choeur et orchestre.
Lou Koster s’éteint à Luxembourg-Ville, à peine une année plus tard, le 17 novembre 1973.
Le poète et sa ballade: Nikolaus Welter (1871-1951)
Nik Welter passe sa jeunesse à Mersch. Après l’obtention du baccalauréat, il étudie l’histoire et la littérature allemande, la philologie romane et la philosophie au Luxembourg, à Louvain et à Paris. Entre 1895 et 1906, il enseigne au lycée de Diekirch, puis à l’Athénée de Luxembourg. En 1918, à la demande du parti socialiste, il devient Ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Reuter, gouvernement qui encourage le maintien de la monarchie et de l’indépendance du Luxembourg. A partir de 1922 et jusqu’en 1936,année de sa retraite, il occupe le poste d’inspecteur principal de l’enseignement primaire. Nik Welter écrit des poèmes, des pièces de théâtre et des romans, sans oublier son ouvrage sur l’histoire de la littérature française et ses traités relatifs à la littérature luxembourgeoise. Ses poèmes s’articulent souvent autour d’un évènement concret, d’un personnage de légende ou encore d’un paysage. Il les transpose en poèmes lyriques d’une remarquable densité. Ses pièces de théâtre traitent de personnages historiques et montrent, parfois de manière très réaliste, l’homme en conflit avec la morale établie et les lois imposées par la société dans laquelle il vit. Sur le plan de la recherche littéraire, il s’intéresse avant tout aux poètes provençaux issus du mouvement 'Félibrige‘. En 1909, il publie un traité d’histoire de la littérature française, 'Geschichte der französischen Literatur', puis
en 1929, un ouvrage consacré aux poètes luxembourgeois, 'Die Dichter der luxemburgischen Mundart'. De nombreux compositeurs ont mis en musique des poèmes de Nik Welter: Jean-Pierre Beicht, Max Menager, Helen Buchholtz, Henri
Pensis, Jules Krüger, Alfons Foos et Engelbert Humperdinck. D’autre part, Alfred Kowalsky compose un opéra se basant sur la pièce de théâtre 'Griselinde'.